Article intéressant du Figaro :
Il y a 20 ans, le krach de 1987
David Pellecuer - Sylvain D'Huissel.
Publié le 19 octobre 2007
Retour sur un évènement qui a marqué une génération de traders.
Ce lundi matin du 19 octobre 1987, le malaise est perceptible sur les places financières. Le week-end a dû être mauvais pour un certain nombre d'opérateurs. Le vendredi, le Dow Jones avait perdu 108.35 points, suite à la rupture d'un important seuil technique. Tout semblait donc conduire à une poursuite de la chute dès l'ouverture de la bourse de New York. Le monde de la finance allait vivre, sans le savoir, sa plus folle journée depuis le krach de 1929.
Le bain de sang commença sur les places asiatiques: si la bourse de Tokyo clôture ce jour-là en baisse modérée de 2.5%, la bourse de Hong Kong, elle, cède à la panique: le marché perd plus de 11% en séance, et les autorités de régulation décident alors de fermer la bourse pour une semaine. Le même phénomène est observé à la bourse de Singapour.
Dans ce contexte, une forte baisse des bourses européennes était acquise. Londres chuta de 11%, Paris de 6%, et Francfort de 7%.
Suite à la forte baisse des valeurs européennes et asiatiques, les investisseurs américains envisagent le pire. Les briefings du matin des grands établissements financiers se déroulent dans la nervosité. L'élément déclencheur de la panique à Wall Sreet reste sans conteste la publication des chiffres du déficit commercial américain, même si, durant les premières minutes de la séance, la baisse est encore limitée. Une heure après l'ouverture, l'indice perd déjà 100 points. Mais le pire est à venir: l'indice va dès lors véritablement commencer sa descente aux enfers. Les standards téléphoniques explosent, et les capacités informatiques de l'époque sont vite saturées. En l'espace d'une séance, le Dow Jones perdra 22.6 %, fait inédit depuis sa création. Même le krach de 1929 fût d'amplitude moindre. Au plus fort de la crise, il avait reculé de 12.8 %. C'était le lundi 28 octobre 1929.
Le lendemain, Tokyo chute à son tour, clôturant en baisse de 15%. Le marché parisien ouvre également sur une baisse de 10%, et à Londres la baisse atteint 12%. Mais la décision du président de la bourse de fermer cette dernière va paradoxalement provoquer une reprise sur le marché: l'indice Dow Jones finira en effet en hausse de 6%. Plus de 600 millions de titres s'échangèrent en deux jours les 19 et 20 octobre, soit le triple du volume d'activité du mois de septembre de la même année, des centaines de milliards de dollars partent en fumée et de nombreux investisseurs restent sur la paille. Si la correction restera comme l'une des paniques les plus fulgurantes de l'histoire boursière, elle n'aura néanmoins pas de conséquences sur l'économie réelle. La croissance de l'économie américaine se poursuivra jusqu'au début des années 1990.
Les causes du krach
A l'origine du Krach, deux phénomènes : les fortes fluctuations du dollar et l'apparition des premiers systèmes de cotations électroniques.
Le dollar tout d'abord. L'une des principales préoccupations de l'époque aux Etats-Unis était sans conteste l'inflation. La signature des accords du Louvre en février 1987 entre les pays du G7 avait permis de mettre fin à la chute du dollar. Mais la dépréciation du billet vert avait eu des effets bénéfiques pour l'économie américaine, en favorisant une hausse des exportations. Avec l'accord intervenu le 22 février, le dollar s'était stabilisé. Mais les poussées inflationnistes consécutives à la dévaluation de la monnaie étaient, elles, toujours là, ce qui avait poussé les intervenants à anticiper une remontée des taux de la Fed. Mais la bourse continuait à inscrire plus haut sur plus haut: le Dow Jones avait, courant août, atteint un nouveau record, 2.737,64 points. Suite au relèvement des taux de prise en pension de la banque centrale d’Allemagne, la Bundesbank, lors de la première quinzaine d'octobre, les taux d’intérêts à 10 ans américains étaient alors à leurs sommets. Un élément qui avait préparé le terrain au krach.
Mais un autre phénomène d'ordre technologique avait joué en faveur de l'apparition du krach. Le célèbre "computer trading", ces transactions effectuées automatiquement par ordinateur, s'est notamment retrouvé sur le banc des accusés. L'accumulation des ordres stop avait particulièrement joué dans la chute des marchés.
samedi, octobre 20, 2007
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